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memri
Dec 31, 1969
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Ahmad Al-Rubi, ancien ministre koweïtien de l'éducation, présente un point de vue progressiste

# | 05:29
Source: FRENCH CLIPS

Ci-dessous des extraits de propos tenus par Ahmad Al-Rubi, ancien ministre koweïtien de l'Education, sur diverses chaînes télévisées arabes entre 2004 et 2006. 

Al-Arabiya

(Dubaï/Arabie Saoudite)

11 septembre 2004 

Ahmad Al-Rubi : Quand on dénonce les théories de complot, on fait face à un courant populaire. Notre mission, en tant qu'intellectuels, est de nous opposer à ce courant, même si cela doit fâcher. En tant qu'intellectuels, nous ne devons pas suivre la masse. J'enseigne la philosophie à l'université depuis 20 ans et j'ai réussi à convaincre mes étudiants de plusieurs choses. Mais quand je dénonce les complots, non ! Je sens que je dois fournir un effort particulier pour les convaincre d'abandonner ce cauchemar qui s'est emparé de l'esprit arabe. L'esprit arabe, qui croit aux complots, attribue un pouvoir extraordinaire à l'ennemi. Et c'est ainsi que nous justifions nos défaites. Nous n'attribuons pas nos défaites aux dirigeants qui ont humilié nos armées, détruit et pillé nos pays. Nous accusons les Israéliens. C'est trop facile, et ce n'est pas nouveau. Dans la tradition arabe et islamique, (on raconte que) lors de la controverse entre les Mu'tazila, les Ashariyyah et les autres, sur le libre-arbitre, les dirigeants ont convoqué les dignitaires religieux pour leur dire: "Allez dans les mosquée et dites au peuple que l'homme n'a pas de libre-arbitre." C'est ainsi que tous les crimes des dirigeants sont justifiés, puisqu'ils sont la volonté d'Allah. 

Il n'est pas glorieux d'envoyer un avion civil heurter un immeuble. Ce qui est glorieux, c'est de construire des avions et des centres commerciaux comme à New York.

 
 

LBC (Liban)

21 Novembre 2004

 

Voyez les tristes événements subis avec ce qu'on appelle le djihad en Afghanistan, qui a fini en désastre quand ces Afghans sont retournés détruire leur propre pays – en Algérie, en Arabie Saoudite, en Syrie, au Yémen et dans d'autres pays arabes. Il semble que certains répètent cette amère expérience en séduisant ces jeunes gens avec de fausses fatwas... Ces gens qui émettent des fatwas sur les chaînes télévisées arabes et vivent dans le confort et le luxe. Leurs enfants étudient dans les meilleures  universités américaines, pendant qu'ils envoient les fils des pauvres et des miséreux à Falloudja et ailleurs.

 
 

ANB (Liban)

3février 2005

 

Celui qui a détruit l'Irak est avant tout un Irakien. C'est un dirigeant irakien arabe et musulman qui a détruit l'Irak, exilé son peuple, forçant un tiers des Irakiens à vivre à l'étranger. On a jeté les gens en prison et dans des camps de détention et de mort. Mais c'est comme si le problème avait commencé avec les Américains. Le problème en Irak a commencé avec nous, avec un dirigeant arabe musulman, qui a semé la corruption dans le pays. Les choses ne se passent pas comme cela. A présent, les Américains interviennent au Soudan, non parce qu'ils le souhaitent, mais parce qu'il existe un vrai problème au Soudan. Nous, Arabes, observions, en marge, les événements du Darfour, pendant que deux millions de personnes mouraient dans la guerre civile au Soudan. Nul parmi nous n'a cherché à résoudre le problème soudanais. Mais quand les Américains sont arrivés au Soudan, le Soudan est devenu important d'un coup.

 
 

Al-Raï  (Koweït)

27 mars 2006

 

Certains Etats arabes sont très mal gérés. Leurs ressources naturelles sont exploitées de façon très injuste. L'argent est dépensé pour des armées qui ne combattent pas ; les gens sont persécutés et il n'y a pas de liberté. Mais dès qu'on se met à parler de questions nationalistes, le chef devient le héros numéro 1 de la nation arabe : C'est lui qui défend la cause palestinienne et qui clame des slogans... Cela me ramène à l'histoire arabe et islamique. Les tyrans convoquaient les juristes islamiques pour leur dire : "Faites savoir que l'Homme n'a pas de libre-arbitre, que tout est prédéterminé." Aujourd'hui sévit le concept de complot moderne. Dans la plupart des pays arabes, tous sont victimes de conspirateurs étrangers.

 

Journaliste : "Nous nous aimons les uns les autres ; nous sommes merveilleux." Ils commencent par passer en revue des milliers d'années d'histoire irakienne, et disent : "Mais certains sont entrés en Irak pour détruire le pays." Comment répondre à ce genre de propos ?

 

Al-Rubi : Abou Tareq, c'est malheureusement ce qu'on entend partout. Est-il inconcevable que des musulmans aient commis les attentats du 11 septembre ? Oui, ils sont coupables. Ils ont tué 3000 personnes. Mais ce n'était pas l'islam ; c'était des criminels. "Non, ça doit être un complot américain..." "Alors que l'avion était dans les airs, un Américain a..." En ce qui concerne l'occupation du Koweït, ils disent: "L'ambassadrice américaine a dit à Saddam d'entrer qu Koweït." L'Amérique a donc emmené Saddam au Koweït, puis l'en a sorti. Pourquoi ? "Afin de contrôler la région." Mais l'Amérique contrôle la région et son pétrole depuis longtemps. Le concept de complot s'est répandu de façon bien organisée et efficace. De nombreux Arabes, dont des intellectuels, se croient victimes d'un complot.

 

Journaliste : Ahmad, quelle est la solution à la crise ?

 

Al-Rubi : Je pense que la solution consiste, sans être simpliste, à cesser de nous occuper de politique et à établir (une coopération) économique entre pays arabes. La politisation à outrance nous a détruits, et il est grand temps que nous nous mettions d'accord sur un programme de reprise économique. Les gens n'ont ni nourriture, ni emplois, ni ressources. Deux pays voisins, le Koweït et l'Irak, ont fermé leurs frontières pendant 13 ans, sans que cela n'ait affecté notre marché ou celui de l'Irak. Qu'est ce qu'une nation sans intérêts communs, une nation où un dirigeant peut se réveiller n'importe quand, et décider d'envahir les pays voisins, les envahir sans que nul ne soit atteint ? En Europe, aucun pays n'oserait envahir un pays voisin, vu que  3000 camions chargés de marchandises passent la frontière chaque jour. (Une invasion) affecterait les agriculteurs et les industries car les intérêts se croisent.

 

J'ai écrit que nous avons besoin d'un sommet. L'analphabétisme croît chaque jour et nous discutons de la libération de la Palestine ? Tous les dirigeants arabes qui parlent de libérer la Palestine devraient libérer leurs propres citoyens de l'oppression et de la persécution.

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