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Ci-dessous des extraits d'une interview de l'ouléma syrien Abdel Karim Bakkar, diffusée sur Al-Arabiya le 6 mars 2009:
Abdel Karim Bakkar: A une époque, il y a 40 ou 50 ans, certains écrivains islamiques ont donné l'impression au peuple... Il me semble que l'on souffre de cette impression jusqu'à aujourd'hui, notamment dans les cercles du réveil islamique... Ils ont transmis l'impression que les sociétés occidentales non ni valeurs, ni principes, et que si un Occidental vous dit bonjour, ce n'est que parce qu'il y trouve un intérêt. Autrement, il ne vous dirait pas bonjour. Cette idée est fausse et contraire à la réalité. Aujourd'hui, les gens croient à ce genre de choses parce qu'ils confondent la politique avec la vie de tous les jours en Occident. Ce sont deux choses différentes. A mon sens, aucune nation au monde n'est dépourvue de valeurs. Même les voleurs ont des valeurs. Un voleur qui cambriole une maison pour en voler l'or ne tue pas (l'habitant), car il ne considère pas le meurtre comme un acte bénin. Il a le sentiment qu'un assassinat est un crime grave. Il existe donc des valeurs partout dans le monde, même si, bien sûr, les valeurs de tous ne sont pas identiques.
Interviewer: Mais la plupart des peuples partagent les mêmes valeurs.
Abdel Karim Bakkar: C'est incontestable. J'ai une fois demandé à quelqu'un comment il se fait que les étudiants de nos universités, quand ils ne sont pas surveillés, trichent aux examens, bien qu'ils pratiquent le jeûne et les prières. D'un autre côté, comment se fait-il que les étudiants des universités américaines se sentent insultés si on les surveille, parce qu'ils n'iraient jamais tricher aux examens ?
[...]
Les principes ne naissent pas du néant. Il ne suffit pas de dire aux gens d'être honnêtes pour qu'ils le soient. La transparence est nécessaire dans la vie politique, économique et sociale - ainsi qu'au sein de nos familles.
Il faut un certain degré de liberté. Si je vis continuellement sous pression, dès que l'occasion se présentera pour moi de me libérer de toute cette pression, je la saisirai pour explorer tout ce qui m'était interdit.
[...]
Interviewer: Que pensez-vous de la démocratie, en tant que penseur islamique ?
Abdel Karim Bakkar: La démocratie s'oppose à l'islam sur certains points.
Interviewer: Vous voulez dire qu'ils s'opposent ?
Abdel Karim Bakkar: Oui. Mais la démocratie est compatible avec l'islam sur d'autres points. En démocratie, les lois sont l'apanage des personnes. Ce sont les gens qui mettent au point la constitution, et qui détiennent l'autorité de l'amender. Sur ce point, nous différons. Sur les points fondamentaux de la société islamique... On n'a pas le droit de créer une loi autorisant les relations hors mariage, par exemple. Cela est vrai de toutes les nations, me semble-t-il. Il existe des principes... Les Américains ne peuvent pas remplacer l'anglais, langue officielle de leur pays, par une autre langue, car la constitution l'interdit.
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