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memri
Dec 31, 1969
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Iyad Jamal Al-Din, parlementaire irakien, présente un point de vue progressiste

# | 14:03
Source: FRENCH CLIPS

Ci-dessous des extraits de propos tenus par Iyad Jamal Al-Din, parlementaire irakien, sur diverses chaînes télévisées moyen-orientales entre 2005 et 2006. 

LBC (Liban)

31 juillet 2005 

Iyad Jamal Al-Din : Nul ne peut m'accuser, moi Iyad Jamal Al-din, de communautarisme, parce que je suis partisan d'un système de gouvernement laïque où la religion et l'Etat sont complètement séparés. Je ne pourrai pleinement vivre ma liberté de chiite et de religieux que si je respecte celle des sunnites, des chrétiens, des juifs, des sabéens et des yazidis. Nous ne pourrons défendre la liberté des mosquées qu'en respectant celle des clubs de loisir. C'est pourquoi je crois qu'un Etat laïque est le meilleur moyen de préserver ma liberté de chiite, votre liberté de sunnite, et la liberté de tous, des juifs, des chrétiens, de tous, quels qu'ils soient. 

Les manuels scolaires, aussi modernes soient-ils dans certains Etats Arabes et islamiques, et les livres portant sur la jurisprudence et l'héritage, ont de nombreuses failles qu'il faut combler une fois pour toutes, (comme) les règles relatives aux dhimmis – même si, Dieu merci, aucun régime actuel ne peut les appliquer. Toutefois, juste pour rire, j'invite les téléspectateurs à consulter les ouvrages de jurisprudence pour voir comment on y traite le dhimmis. Je le conseille surtout aux fans de l'histoire arabe et islamique, qui prétendent que notre histoire est un objet de fierté et que les autres y sont traités avec amour et bienveillance, en particulier les chrétiens et les juifs. Une de ces lois affirme qu'un dhimmi doit porter une ceinture qui permet de le distinguer. Il est en outre recommandé de lui faire emprunter les chemins les plus étroits, et certains légistes affirment même qu'il est recommandé de frapper un chrétien à la nuque pour qu'il se sente humilié et rabaissé. En le harcelant, on cherche à l'amener à rejoindre l'islam. Je peux jurer que le prophète Mahomet n'a rien à voir avec des lois aussi inhumaines. Je défie tous les fans de notre histoire de s'adresser ouvertement à l'Occident, aux défenseurs des Droits de l'homme, pour leur dire que notre héritage comporte de tels maux et défauts. Nous sommes une nation obscure. Nous ne pouvons vivre à la lumière du jour. 

Nous n'assumons jamais nos responsabilités. C'est pourquoi l'Amérique nous réclame des comptes. Nous devons être confiants et assumer nos responsabilités avant que les autres nous demandent des comptes. Nous devons nous discipliner avant que les Américains et les Anglais ne nous disciplinent. Nous devons respecter les Droits de l'homme que nous avons bafoués pendant 1300 ou 1400 ans, jusqu'à ce jour – jusqu'à l'arrivée des Américains, des chrétiens, des Anglais, des sionistes, des croisés – appelez les comme vous voudrez. Ils sont venus vous apprendre, à vous disciples de Mahomet, le respect des Droits de l'homme.  
 

Les gouvernements arabes devraient soutenir le gouvernement irakien qui a été légalement élu. Je pense que c'est le seul gouvernement de notre région arabe qui soit né d'élections libres et transparentes. Les Arabes doivent cesser de s'ingérer dans les affaires irakiennes et d'inciter à la haine, à la violence et au terrorisme. Il ne faut pas appeler "résistance" ces attentats terroristes. Il n'y a aucune sorte de "résistance" en Irak, mais des actes terroristes déguisés en patriotisme et en terrassement de l'occupation. (Ces terroristes) n'ont rien à voir avec les Américains ou les autres. Ils sont le rebus, les restes de l'ancien régime corrompu. Ces gens ont attiré tous les terroristes arabes, cette racaille d'étrangers arrivée en Irak. Ils tuent pour raisons ethniques. Ils tuent les chiites au grand jour. Nous n'avons pas entendu un seul légiste islamique arabe condamner les attentats qui prennent les chiites pour cible. 

Nous avons entendu le président d'un grand pays arabe dire: "J'appelle  à la réconciliation nationale", comme s'il y avait un réel problème entre Irakiens. Il n'y a pas de problème. Il n'y a que le régime tyrannique de Saddam Hussein, seul héritier légitime de la civilisation arabe et islamique. La destitution de ce régime corrompu, sur les ruines duquel sera créé un Etat irakien moderne et démocratique, ne plaît pas aux Arabes. Les Arabes veulent des régimes tyranniques, en harmonie avec leur culture rétrograde. S'ils (les terroristes) étaient anglais ou américains, vous verriez les Arabes pousser des cris à chaque perte humaine. Aujourd'hui, des dizaines d'enfants, et des gens qui font la queue devant les boulangeries, sont tués sans qu'aucun légiste islamique ou gouvernement n'émette la moindre condamnation. 

Nous assistons en Irak à  un véritable massacre, à une véritable guerre entre la vérité  et le mensonge, entre un gouvernement démocratique qui s'appuie sur le peuple et les vestiges de la tyrannie des Omeyyades, des Abbassides et des Ottomans. L'Irak sera un cimetière pour eux et pour ceux qui les poussent. 

Les Etats arabes terrifiés et vaincus, qui appréhendent la création d'un régime démocratique en Irak, préféraient un dictateur stupide et téméraire comme Saddam à un Irak démocratique, car la contagion de la démocratie et les vents de la liberté finiront par les atteindre, que cela leur plaise ou pas. 

Les pays arabes, surtout ceux limitrophes à l'Irak, peuvent beaucoup. Nous savons que l'Arabie saoudite est aussi touchée par le terrorisme. Plusieurs pays arabes sont touchés par le terrorisme. Mais ils sont à la fois victimes et bourreaux. J'ai été surpris par les incidents terroristes de Charm El-Cheik. J'ai suivi ces événements sur une chaîne de télévision égyptienne et j'ai vu des intellectuels égyptiens justifier ouvertement le terrorisme, bien que les crimes aient eu lieu chez eux, et qu'ils en aient été victimes. Ils ont dit que c'était la conséquence du conflit israélo-arabe et de la situation en Irak, comme si nous n'étions en rien responsables du terrorisme ou de la culture de haine et de rancœur. Nous produisons le terrorisme.

 
 

Al-Arabiya

(Arabie Saoudite/Dubaï)

10 octobre 2005

 

Comment se fait-il qu'(Israël) ait développé un régime démocratique, alors qu'il est aussi en guerre et entouré d'ennemis, et que les Arabes n'aient pas développé de régime démocratique, prétextant l'existence d'Israël ? Pourquoi Israël ne s'est-il pas servi des Arabes comme prétexte pour retarder l'avènement de la démocratie, de sa libre économie et de sa liberté de presse ? Sont-ils meilleurs, plus intelligents, plus forts que nous ? Nous avons du pétrole, de l'eau, des terres et de grands esprits – nous avons tout. Pourtant nos régimes sont rétrogrades, tyranniques et dictatoriaux, avec le consentement de nos peuples. Il n'y a pas de véritable exigence de démocratie dans les pays arabes.

 

Nous sommes bien sûr reconnaissants à l'Amérique de nous avoir débarrassés de manuels scolaires qui incitent à la haine et à la rancœur. Aucun signe interne ne laisse présager la réforme.

 

Y a-t-il vraiment une différence entre les intérêts américains et nos propres intérêts – en tant qu'individus et en tant que peuples ? Certains grognent au sujet des ressources naturelles de l'Irak et de son pétrole. Ils disent que l'Amérique est venue piller les ressources de l'Irak. Mais les ressources de l'Irak vous étaient-elles utiles (sous Saddam) ? Avez-vous déjà profité de ces ressources ? On nous parlait du pétrole dont on n'a jamais vu la couleur. On a toujours manqué d'essence. Nos pays sont riches, mais nos peuples sont pauvres.

 
 
 

LBC TV (Liban)

10 septembre 2006

 

Bénie soit l'Amérique d'avoir donné une bonne claque  à Saddam, l'envoyant tout droit en prison. Bénie soit l'Amérique d'avoir donné une bonne gifle au mollah Omar, l'envoyant tout droit dans la corbeille de l'histoire, et dans les poubelles de l'oubli. Ceux-là sont de petites idoles qui ont humilié leurs peuples, inféodé la propriété d'Allah et réduit ses serviteurs en esclavage. C'était un devoir moral pour l'Amérique en tant que première puissance mondiale, de renverser ces rats, qui ont traité leurs peuples avec férocité. Nous devons nous en réjouir. Au lieu d'aller nous réfugier en Angleterre et y mendier notre pain, nous ferions mieux de les recevoir (les Anglais), afin qu'ils nous débarrassent de ces méprisables dictateurs, qui ont pillé les ressources de l'Irak et asservi cette grande nation. Aujourd'hui, il y a la liberté en Irak ; il y a des élections. Des gens qui n'ont jamais rêvé devenir ministres le sont devenus au moyen d'élections libres. Nous ne savions pas ce qu'était la démocratie jusqu'à ce qu l'Amérique nous l'impose. Nous ne voulions pas de démocratie ou de liberté...

 

Journaliste : Et pourtant, on peut dire qu'il y  beaucoup de violence en Irak, ce qui pourrait même conduire à une guerre civile. Certains responsables l'ont même reconnu. Le sang irakien coule tous les jours. Est-ce le prix de la démocratie et de la liberté ?

 

Iyad Jamal Al-din : Oui, car nous ne connaissons pas la liberté et ne savons pas la gérer. Nous sommes comme un petit oiseau né en cage dont le père et la mère sont aussi nés en cage, ainsi que tous les ancêtres, depuis 1400 ans. Et voilà qu'arrive l'Amérique pour briser la cage, mais l'oiseau ne sait pas voler, parce qu'il ne sait pas se servir de ses ailes. Nous ne savons pas comment gérer ces valeurs de liberté, parce que nous sommes nés esclaves, fils et petits-fils d'esclaves – depuis 1400 ans, avec cette basse culture. Et je ne parle pas de la belle et tolérante religion musulmane, qui respecte l'Homme. Mais il existe une culture arabe musulmane dont certains aspects – pas tous, parce qu'il y a aussi le soufisme et d'autres cultures d'une grande beauté – mais la culture officielle vous apprend à être l'esclave du sultan et de valeurs et traditions dépassées. C'est pourquoi nous ne savons pas quoi faire des valeurs modernes de démocratie.

 
 
 

Abou Dhabi TV

19 août 2006

 

A la Mecque, le Prophète était messager et enseignant. Il n'avait ni armée, ni police, ni Etat. C'était un guide. Mais à l'époque de Médine, en plus de son rôle de messager et d'enseignant, il est passé à la tête d'un Etat et d'une armée - avec une police chargée de faire respecter l'ordre et d'accomplir le bien - et des finances. A la Mecque, il n'y avait pas d'hypocrites ; les gens étaient soit musulmans, soit polythéistes. Mais à Médine, une nouvelle maladie est apparue : aux musulmans et aux polythéistes se sont ajoutés les hypocrites. Un hypocrite est un musulman qui occulte son hérésie et qui ne croit pas à la prophétie de Mohamet. Ce phénomène d'hypocrisie a été décrit dans toute une sourate ainsi que dans de nombreux versets du Coran. C'était une réaction à l'Etat idéologique et non à la religion. A l'époque où le Prophète se trouvait à la Mecque, il n'y avait pas de réaction hypocrite à son encontre. Mais dès que le Prophète s'est trouvé à la tête d'un Etat, une classe d'hypocrites a automatiquement émergé. Après la mort du Prophète, cette classe s'est emparée du pouvoir, et a pris le contrôle. Tout Etat idéologique, même dirigé par le Prophète, a des avantages et des inconvénients. Bien que l'Etat idéologique ait été dirigé par le Prophète, un grand groupe d'hypocrites est apparu, un groupe d'une hypocrisie maladive qui s'est converti par intérêt ou par peur des armées du Prophète. Ceux-là ont rongé la nation islamique de l'intérieur, et dénaturé l'islam jusqu'à nos jours.

 

Je suis partisan de la laïcité  depuis le jour où Saddam Hussein a été destitué, car l'Irak ne peut être gouvernée que de façon laïque. Autrement, les chiites auraient le droit d'imposer leur idéologie et d'établir un Etat chiite en Irak. Ce qui ne plairait pas à nos frères sunnites. De même que les sunnites pourraient faire de l'Irak un Etat idéologique sunnite, ce qui déplairait aux chiites. C'est pourquoi nous devons veiller à la neutralité de l'institution étatique, une institution qui doit être incolore et inodore, une institution de services pour tous les citoyens.

 

Un Etat doit être semblable à une équipe de football : On ne peut favoriser le Ahli ou le Zamalek, de la même façon que l'Etat ne doit pas favoriser sunnites ou chiites, musulmans ou non musulmans. De même, vous ne pouvez qualifier une entreprise de musulmane... Un Etat ne doit pas avoir de religion. Un Etat n'a pas à prier, à jeûner, ou à accomplir le pèlerinage. C'est l'individu qui prie, qui jeûne et qui fait le pèlerinage.

 

Certains pensent que le Prophète est venu pour le bien de la nation, que nous devons faire des sacrifices pour le bien de la nation. Ce n'est pas vrai du tout ! La "nation" n'est qu'un concept. Vous et moi sommes bien réels. Cette caméra, cette chaise... La "nation" est un concept mental et subjectif. Ce concept de "nation" vise à créer une collectivité musulmane. La mission des prophètes était de créer l'individu – et non la nation. La nation est une création conjoncturelle, visant à protéger l'individu, et non l'inverse. C'est la nation qui est faite pour l'individu, et non l'inverse.

 

On ne peut imposer la démocratie. La liberté ne vient pas avec l'alphabétisation. La liberté, c'est comme l'amour, un sentiment intérieur. Si vous n'êtes pas libre, aucune force ne pourra vous libérer. La liberté est une volonté inhérente à l'individu. Hélas, ce bel et admirable individu a eu l'esprit déformé par cette culture islamique falsifiée.

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